Résumé : En lien avec la préparation du Livre Vert du HCTS, et en prévision de la conférence des
métiers du social et du médico-social annoncé par le gouvernement pour le 18 février 2022, cette
contribution part des constats dressés par les professionnels comme par les employeurs de la perte
d’attractivité du travail social dans un contexte marqué par une évolution de la précarité et par une perte
de sens pour beaucoup d’acteurs.
En référence aux travaux déjà menés par l’ANDASS notamment dans le cadre des Etats généraux du
travail social en 2015, les propositions soumises au débat portent sur une réinvention des modèles et
pratiques d’intervention, en lien avec la ré interrogation des formations et le rôle du travailleur social
auprès des personnes accompagnées dès lors que ces dernières sont promotrices de leurs projets.

Les « oubliés du Ségur », les « laissés pour compte de la seconde ligne »… les qualificatifs n’ont pas
manqué pour décrire le sort des travailleurs sociaux relégués au second rôle du combat contre la
pandémie.


Un combat dont les fronts ouverts depuis bientôt 2 ans ne sont plus seulement sanitaires, mais se jouent
aussi sur le plan de la cohésion sociale, et de la société toute entière.
« On n’est pas seulement malade, ou pauvre, ou en situation de handicap. Les besoins des personnes
sont divers et hybrides, et appellent donc des mobilisations multiformes. Cette question de l’approche
globale n’est certes pas nouvelle, mais elle est maintenant réactualisée. Car cette crise sanitaire a
imposé une synergie des compétences » explique Marcel JAEGER.


Les réponses ne peuvent donc être strictement sectorielles, tant la crise a profondément rebattu les cartes,
atténuant les frontières entre le social et le sanitaire, faisant basculer dans la précarité de nouveaux
publics qui sollicitent désormais les services sociaux. Les autoentrepreneurs et travailleurs indépendants,
les travailleurs précaires et les étudiants sont le plus souvent évoqués, comme le souligne le rapport du
comité d’évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, présidé par
Louis Schweitzer, publié en octobre 2021

.
Si le taux de pauvreté a peu évolué, loin des prophéties annonçant un million de nouveaux pauvres,
comme le souligne l’étude de l’INSEE paru en novembre 20212, c’est à une intensification de la pauvreté
que sont et seront confrontés les travailleurs sociaux. « Les personnes peu touchées par les mesures
prises depuis le premier confinement du fait de leurs conditions d’attribution (demandeurs d’asile,
étrangers résidant régulièrement depuis moins de cinq ans par exemple), ont vu leur situation se
dégrader ». Pour le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale

(CNLE), c’est aussi le cas des publics « invisibles » (sortant de prison, prostituées, sorties « sèches » de
l’ASE, toxicomanes, etc.).
Ce n’est pas tant l’identité du travail social qui se trouve réinterrogée par l’émergence de ces « nouveaux
publics », que les pratiques professionnelles et le nécessaire décloisonnement des réponses qui ne sont
pas l’apanage exclusif de tel ou tel corps de métier, ou de tel ou tel dispositif, cela concerne autant le
secteur public que le secteur privé, autant les dirigeants que les professionnels en charge de la mise en
oeuvre des politiques sociales.


Dans ce contexte qui peut parfois bousculer les savoirs établis et les méthodes de travail, les travailleurs
sociaux sont confrontés à des injonctions contradictoires : être agile tout en respectant les cadres
normatifs des dispositifs, « aller vers », tout en se conformant à des référentiels comportant une série de
procédures à suivre, aussi scrupuleusement qu’un manuel pour bricoleurs expérimentés.
Ces exigences imposées aux professionnels ne se traduisent pas toujours dans les organisations qui les
emploient : celles-ci restent caractérisées par l’empilement de dispositifs ou d’instances de coordination,
sans compter la multiplicité des acteurs intervenants parfois sur un même champ.
Un récent rapport du Conseil d’Etat consacré à l’accès aux prestations sociales et publié en novembre
20213 vient confirmer le foisonnement et la complexité des règles d’attribution de la trentaine
d’allocations nationales recensées, auxquelles s’ajoutent celles des collectivités locales.
Ce sont ainsi une douzaine de modes d’appréciation des ressources avec lesquels doivent jongler les
professionnels du secteur social, aussi bien dans les collectivités qu’au sein des organismes de protection
sociale.

Découvrez le rapport dans son intégralité :

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